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LA COORDINATION NATIONALE DE GESTION DE LA PANDEMIE DE CORONAVIRUS COVID-19 SUITE A SA REUNION DU VENDREDI 25 SEPTEMBRE 2020

Ont été invités à se joindre aux Membres de la Coordination nationale, les professeurs Fidèle YALA et Antoine Ange ABENA, respectivement président et vice-président du Comité d’experts.

Deux (02) points étaient inscrits à son ordre du jour, à savoir :

1. L’examen du 10ème rapport de la Task Force à la Coordination Nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19 ;

2. Les décisions de la Coordination Nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19.

I. De l’examen du 10ème rapport de la Task Force à la Coordination Nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19 

Invité par le Président de la République à prendre la parole, monsieur Gilbert ONDONGO, Ministre d’Etat, Ministre de l’économie, de l’industrie et du portefeuille public, Président de la Task Force, a indiqué à la Coordination Nationale que depuis quelques semaines, on assiste au rebond de la maladie en Europe occidentale. Dans quelques autres parties du monde, aussi, la maladie poursuit inexorablement son enracinement.

A la date du 20 septembre 2020, le monde comptait plus de 31 millions de personnes contaminées, avec près d’un million de décès des suites de la COVID-19.

Suivant les statistiques disponibles, les onze (11) pays d’Afrique centrale comptent 66.004 personnes malades avec un nombre total de décès se chiffrant à 1253.

Dans notre pays, la tendance est à la décélération mais il faut maintenir une vigilance sans relâche et poursuivre la mise en œuvre de la riposte.

Par contre, ce qui demeure très préoccupant, c’est la situation économique. Elle ne s’améliore guère en dépit des premiers paliers franchis du déconfinement et devrait donner lieu à l’adoption d’un véritable plan national de relance.

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Entrant dans le vif de son propos, le Ministre d’État ONDONGO a évoqué le contexte épidémiologique national. 

Le Congo, comme presque tous les pays du monde, demeure sous le règne de la pandémie de COVID-19.

Toutefois, les données épidémiologiques collectées durant les vingt premiers jours du mois de septembre permettent d’observer un ralentissement de la vitesse de propagation de l’épidémie dans le pays.

En effet, dans les deux principaux foyers de l’épidémie au Congo, le rythme de propagation a fortement ralenti.

Sur 3.156 personnes testées à Brazzaville entre le 1er et le 20 septembre, 112 seulement ont été déclarées contaminées.

A Pointe-Noire, ce sont 89 personnes contaminées sur 2.097 testées, dans la même période.

A ce jour, Brazzaville compte 609 cas actifs de maladie et 2581 personnes guéries de COVID-19. On a dénombré, au 20 septembre, 125 cas actifs et 1.185 personnes guéries à Pointe-Noire.

Malheureusement, le Département de la Likouala, qui était jusque récemment épargné, est désormais concerné par l’épidémie, avec dix-sept (17) personnes contaminées.

Par ailleurs, la tendance au ralentissement observée au niveau de la contamination est la même du côté des décès.

Pendant les trois premières semaines de septembre, notre pays a enregistré huit (8) morts de COVID-19 contre 22 en juin, 13 en juillet et 24 en août.

Le nombre de personnes guéries pendant la période sous revue avoisine les 200, en passant de 3.748 à 3.920.

Prenant la parole sur ces différents points, Mme. Jacqueline Lydia MIKOLO, Ministre de la Santé, de la Population, de la Promotion et de l’Intégration de la Femme au Développement, a précisé que les services sanitaires compétents indiquent qu’au 25 septembre 2020, le Congo compte 5008 cas positifs répertoriés depuis le 14 mars 2020. Le nombre de personnes guéries ayant fortement augmenté, il sera réévalué avec précision dans les prochains jours avant publication.  

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Poursuivant son propos, le Ministre d’État ONDONGO a relevé que, de façon générale, l’évolution récente de l’économie nationale traduit une tendance négative dans laquelle est inscrite notre économie depuis le début de la crise sanitaire. Elle n’est toujours pas inversée.

En passant en revue les différentes branches d’activités de l’économie nationale, on se rend bien compte que les activités dans presque toutes les branches sont à nouveau orientées à la baisse, malgré le frémissement enregistré en fin du mois de juin, suite aux deux premiers paliers de déconfinement.

L’hôtellerie, la restauration, les industries agroalimentaires, la maintenance tertiaire, les transports et les commerces dits non essentiels sont particulièrement concernés.

Au total, depuis le début de la crise sanitaire, les activités économiques nationales ont chuté en moyenne de -26,5%.

Si l’on se réfère aux dernières statistiques de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), mises à jour en aout 2020, quelque soit le scenario optimiste ou pessimiste, la croissance économique de notre pays serait négative, avec deux chiffres, en fin d’année 2020, allant de -12% à -16,7%.

La non – autorisation de réouverture de certaines activités, le maintien des mesures de restriction et le faible niveau des aides allouées aux entreprises et aux consommateurs expliquent pour l’essentiel la persistance de la déprime économique nationale.

A cela, il faut ajouter la mauvaise conjoncture internationale et les incertitudes liées à l’évolution de la pandémie de Covid-19.

L’aboutissement heureux des négociations en cours avec les institutions de Bretton Woods permettrait de recevoir un ballon d’oxygène pour boucler le dernier trimestre de l’année avec, ainsi, une meilleure posture de nos finances publiques grâce à tous les appuis budgétaires et toutes autres formes d’aides d’urgence attendus. Notre situation économique en tirerait profit.

Cette transition déboucherait sur l’adoption d’un plan de relance en vue d’atténuer durablement l’impact de la crise sanitaire sur l’économie et les conditions de vie en général.

Ce plan reprendrait à son compte, notamment, de :

Remettre en bon ordre d’exécution l’accord avec le Fonds monétaire international (FMI) portant sur un programme économique et financier à moyen terme (2019-2022).

Revenir à la croissance positive dès 2021 en utilisant des incitations budgétaires pour relancer l’offre et la demande des biens et services.

Elaborer et mettre en œuvre des politiques et programmes sectoriels (agriculture, industrie et tourisme) résultant des stratégies sectorielles déjà approuvées par le Conseil des ministres.

Accélérer l’entrée en vigueur ou la mise en œuvre des grandes réformes structurelles, susceptibles d’accompagner le développement économique et social.

Lancer les grands projets structurants

S’agissant toujours de la réflexion sur le redressement urgent de notre économie, il convient de souligner l’apport constructif de la représentation du système des Nations unies au Congo courant le mois de septembre avec la remise au Gouvernement de deux documents :

« L’Evaluation des impacts économiques et sociaux de la pandémie de Covid-19 », couplée avec une proposition d’un plan de relance intitulé : « PLAN DE RELEVEMENT. Plan à court et moyen terme du système des Nations Unies en République du Congo, pour une réponse socio-économique à la pandémie COVID-19 »

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Après avoir pris bonne note du tableau exhaustif dressé par le Ministre d’Etat Gilbert ONDONGO, Président de la Task Force, et en tenant compte de l’amélioration de la situation sanitaire et de la nécessité de redonner un peu plus de souffle à l’économie nationale, la coordination Nationale s’est prononcée sur l’adoption de nouvelles mesures et la reconduction de celles jugées d’actualité.

II. Des décisions de Coordination Nationale de gestion de la pandémie de coronavirus Covid-19 

La Coordination Nationale adopte les mesures nouvelles suivantes : 

1. lever le couvre-feu dans les dix départements de l’intérieur du pays ;

2. réaménager le couvre-feu à Brazzaville et à Pointe-Noire où il s’appliquerait désormais de 23 heures à 5 heures du matin ;

3. autoriser les entrainements des équipes sportives et les rencontres nationales sans public ainsi que les matchs internationaux, conformément aux protocoles sanitaires édictés par les fédérations et les confédérations internationales des sports de compétition. Cette reprise devra impérativement s’accompagner du dépistage préalable de chaque sportif impliqué dans ces compétitions ;

4. autoriser l’ouverture des marchés domaniaux pendant cinq jours dans la semaine (lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi) pour les villes de Brazzaville et de Pointe-Noire ; pour les autres départements, l’ouverture des marchés domaniaux est fixée à six (6) jours dans la semaine, le jour de fermeture pour nettoyage et désinfection étant déterminé par les préfets de départements. 

La Coordination nationale retient la reconduction des mesures suivantes :

1. proroger l’état d’urgence sanitaire pour une nouvelle période de vingt (20) jours, à compter du 28 septembre 2020 ;

2. interdire tout rassemblement de plus de cinquante (50) personnes dans les lieux publics et privés, à l’exception des marchés domaniaux et de la participation à une activité autorisée dans le cadre du déconfinement ;

3. exiger le port obligatoire et conforme du masque de protection individuelle ;

4. faire observer partout et par tous les mesures barrières ;

5. maintenir la fermeture des boites de nuit et autres lieux de danse ;

6. limiter à la stricte intimité la célébration de tous les événements familiaux dans le respect de toutes les mesures de prévention ;

7. faire exercer les contrôles sanitaires et ceux de la force publique à l’entrée et à la sortie de toutes les villes du pays ;

8. exiger la présentation à l’aéroport d’un test PCR négatif par tous les passagers arrivant au Congo par les vols commerciaux, à l’exception des enfants de moins de onze (11) ans ;

9. interdire les promenades en groupe de plus de trois personnes sur les voies et espaces publics, notamment la corniche et les alentours des stades de Brazzaville ainsi que les bords de l’océan atlantique à Pointe-Noire et dans le Kouilou ;

10. interdire l’installation sur la voie et les espaces publics de chapiteaux destinés à accueillir des personnes ;

11. faire limiter à dix (10) le nombre des membres d’une famille appelés à participer à la levée du corps, à la morgue, d’un parent décédé, en voie d’inhumation ;

12. faire limiter le nombre de corps à inhumer par jour.

Fait à Brazzaville, le 25 septembre 2020.

Pour la Coordination Nationale de gestionde la pandémie de coronavirus Covid-19.

Le ministre du plan, de la statistique, de l’intégration régionale, des transports, de l’aviation civile et de la marine marchande, Ingrid Olga Ghislaine EBOUKA-BABACKAS