Le pangolin est sans doute l’animal qui a transmis le coronavirus à l’homme d’après les chercheurs de l’Université d’agriculture du sud de la Chine qui ont identifié l’animal comme agent vecteur dudit virus. Une pandémie qui a déjà coûté la vie à plus de  181.000 personnes à travers le monde ; bilan qui s’avère provisoire.

Fort de cette dramatique pandémie, l’enjeux de la préservation de cet animal, au regard des risques sanitaires que présente sa consommation, se présente telle une urgence mondiale afin non seulement de sauvegarder l’espèce, mais aussi et surtout de protéger la santé publique. Malgré ce danger sanitaire actuel, au Congo comme partout ailleurs, cet animal est toujours recherché et abattu pour de bien mauvaises raisons : on attribue à cet animal des vertus curatives. Il est également chassé pour sa viande considérée comme un met très raffiné dans certaines cultures, particulièrement en Chine d’où est d’ailleurs née la pandémie liée au Covid-19.

En République du Congo, contrairement aux messages diffusés dans les médias publics et privés sur les mesures barrières contre la maladie à coronavirus, aucune mesure de sensibilisation portant sur la lutte contre le braconnage, le trafic et la consommation de la viande de cette espèce de la part des autorités n’a été faite jusqu’ici, alors que les cas testés positifs au covid-19 ne cessent de se multiplier dans le pays.On compte ce 21 avril 2020, 160 cas repartis dans six des 12 départements du Congo, avec 6 morts dont 2 médecins et 16 guéris.

Au Congo, plusieurs trafiquants d’r écailles de pangolins ont été interpellés au cours de deux dernières années par les agents des Directions Départementales de l’Economie Forestière de la Lékoumou, la Sangha et de la Likouala avec le concours des éléments de la Gendarmerie Nationale et l’appui du PALF (Projet d’Appui à l’Application de la Loi sur la Faune sauvage). Ces présumés auteurs dont certains ont été condamnés, et d’autres, les procès à leur encontre sont en cours. Pour ce faire, les autorités compétentes devraient doubler d’efforts et renforcer la rigueur face aux actes de trafic lié au pangolin surtout en cette période marquée par la pandémie du covid-19.

 Peuplant de vastes régions d’Asie et d’Afrique, le pangolin est le mammifère le plus trafiqué au monde, ce qui en fait une espèce en danger d’extinction. Chaque année, ce sont plus de 40 tonnes d’écailles de pangolin qui sont saisies en Afrique, ce qui revient à dire que plus de 30.000 animaux sont massacrés chaque année.

Le pangolin fait partie d’une espèce animale intégralement protégée au Congo, conformément à l’Arrêté n°6075/MDDEFE / CAB du 9 avril 2011 déterminant les espèces animales intégralement et partiellement protégées. De même, la législation nationale, conformément à l’article 113 alinéa 6 de la loi 37-2008 de 2008, prévoit une peine d’emprisonnement jusqu’à cinq ans et cinq millions de FCFA maximum d’amende contre quiconque aura importé, exporté, commercialisé ou fait transiter sur le territoire national des animaux sauvages ou leurs trophées en violation de cette loi ou des conventions internationales en vigueur au Congo.

En 2016, toutes les huit espèces de pangolins ont été inscrites à l’Annexe I lors de la 17e conférence des parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Convention signée par 182 pays, dont le Congo. Cela signifie que le commerce international de toute forme de pangolin est strictement interdit. Sur le plan international, L’humanité célèbre chaque année, plus précisément le 17 février, la journée mondiale du pangolin. Le but de cette journée est de sensibiliser les populations et les gouvernants sur les méfaits du braconnage et commerce illégal des pangolins ainsi que les mesures mises en œuvre pour empêcher l’extinction complète de cette espèce animale.