L’humanité célèbre chaque année, le 17 février, la journée mondiale du pangolin. Le but de cette journée est de sensibiliser les populations et les gouvernants sur les méfaits du braconnage et commerce illégal des pangolins ainsi que les mesures mises en œuvre pour empêcher l’extinction complète de cette espèce animale.

Le pangolin est le mammifère le plus trafiqué au monde, ce qui en fait une espèce en danger d’extinction. Chaque année, ce sont plus de 40 tonnes d’écailles de pangolin qui sont saisies en Afrique, ce qui revient à dire que plus de 30 000 animaux sont massacrés chaque année. Peuplant de vastes régions d’Asie et d’Afrique, cet animal est recherché et abattu pour de mauvaises raisons : on attribue à cet animal des vertus curatives. On le chasse également parce que sa viande est considérée comme un mets très raffiné dans certaines cultures.

Au Congo, plusieurs trafiquants des écailles des pangolins ont été interpellés ces dernières années par les agents des Directions Départementales de l’Economie Forestière de la Lékoumou, la Sangha et de la Likouala avec le concours des éléments de la Gendarmerie Nationale et l’appui du PALF (Projet d’Appui à l’Application de la Loi sur la Faune sauvage). Les présumés auteurs dont certains ont été condamnés et d’autres les procès à leur encontre sont en cours.

Le pangolin fait partie d’une espèce animale intégralement protégée au Congo, conformément à l’Arrêté n°6075/MDDEFE / CAB du 9 avril 2011 déterminant les espèces animales intégralement et partiellement protégées. De même, la législation nationale, conformément à l’article 113 alinéa 6 de la loi 37-2008 de 2008, prévoit une peine d’emprisonnement jusqu’à cinq ans et cinq millions de FCFA maximum d’amende contre quiconque aura importé, exporté, commercialisé ou fait transiter sur le territoire national des animaux sauvages ou leurs trophées en violation de cette loi ou des conventions internationales en vigueur au Congo.

En 2016, toutes les huit espèces de pangolins ont été inscrites à l’Annexe I lors de la 17e conférence des parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Cela signifie que le commerce international de toute forme de pangolin est strictement interdit.

La Journée Mondiale du Pangolin est une excellente occasion pour souligner l’importance de l’espèce en Afrique centrale en particulier où les pangolins ont reçu peu d’attention en matière de conservation et où il existe un manque de connaissance de l’impact du commerce national et international sur les populations. Les pangolins sont considérés comme les mammifères les plus victimes du trafic dans le monde et la demande croissante pour les écailles en Chine et dans d’autres pays asiatiques ont vu les prix augmenter fortement, posant de graves menaces pour cet animal.

Signalons que le pangolin est sans doute l’animal qui a transmis le coronavirus à l’homme d’après les chercheurs de l’Université d’agriculture du sud de la Chine qui ont identifié l’animal comme agent vecteur dudit virus. Un virus qui a déjà coûté la vie à plusieurs personnes en Chine, dont le bilan provisoire est actuellement de plus de 1700 personnes. En effet trop de contacts et de mauvais traitements des pangolins (gardés vivants des jours alors qu’ils sont blessés, et côtoyant d’autres cadavres d’animaux sauvages et domestiques) ont permis de répandre cette maladie mortelle aux êtres humains.

 L’enjeu de la préservation de cet animal, au regard aussi des risques sanitaires que présente sa consommation, se présente telle une urgence mondiale afin non seulement de sauvegarder l’espèce, mais aussi de protéger la santé publique. Pour ce faire, les autorités compétentes devraient doubler d’efforts et renforcer la rigueur face aux actes de trafic liés au pangolin à l’échelle mondiale.  Il est aussi important que la population modère voire arrête la consommation de ces derniers.