Le jeudi 5 janvier 2023 dans la salle de conférence du siège de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption (HALC) à Brazzaville, le Président de cette institution congolaise, Emmanuel OLLITA ONDONGO s’est entretenu avec le Directeur de l’Agence Française Anti Corruption (AFA), Charles DUCHAINE, en compagnie de Ludovic EMANUELY, président de l’ONG Croissance PEACE. Après échanges, les deux  parties (HALC et AFA) se sont mis d’accord pour matérialiser cette collaboration par la signature d’un protocole de coopération, conformément à l’article 2 alinéa 8 de la Loi 3-2019 du 7 février 2019 portant création de la HALC.

  « La signature de cet acte dénote de l’excellence des relations historiques qui existent entre nos deux pays. Notre vœu ardent est de voir croître cette coopération naissante pour des lendemains meilleurs, bénéfiques à nos deux institutions », a laissé entendre Emmanuel OLLITA ONDONGO avant de les a souhaiter les vœux les meilleurs pour cette nouvelle année.

De son côté, le premier responsable de l’AFA a remercié la partie congolaise car il espère voire cette coopération être avantageuse , non seulement pour les deux institutions, mais aussi pour les deux pays à savoir le Congo et la France en matière de lutte contre la corruption. Les causes et les conséquences de la corruption, peu importe le pays, sont les mêmes, estime-t-il.  A cet effet, étant d’accord sur le principe,  « nous aurons la nécessité d’en rediscuter les termes plus profondément. Mais soyez rassurés que sans aucune difficulté, il y aura le protocole. Nous aurons dès demain le temps d’échanger sur ces sujets pour voir quels sont les points communs ou ceux qui peuvent nous intéresser. Ce qui nous  permettra de définir plus précisément le cadre de cet accord qui est avant tout fondé sur les choses de bonnes pratiques, d’expériences. Cela va supposer une réflexion sur la nature de nos missions », a confié Charles DUCHAINE.

L’AFA, précise-t-il n’a pas de missions en termes d’enquêtes, de poursuite en matière de corruption, ni également pour recueillir des déclarations de patrimoine et intérêts mais plutôt est cantonnée dans un rôle de prévention et de détection. Cette institution ne dispose pas de capacités d’enquêtes et de poursuite, puisque en France, il y existe plusieurs institutions habilitées en la matière. Seulement, toutes ces questions sont nécessairement intéressantes. Ce qui les  permet, à travers leurs actions de contrôle, de vérifier un certain nombre de choses.  « Donc, il faut voir jusqu’à quel point on se ressemble pour savoir ce que l’on peut faire ensemble. Je n’ai pas de doute sur la possibilité  que nous trouveront des points communs », a-t-il renchéri.

Notons qu’avant cet échange au siège de la HALC, cette délégation française a été reçue par le Premier Ministre, Chef du Gouvernement Anatole Collinet MAKOSSO. Au sortir de cette audience, Charles DUCHAINE a expliqué qu’en France, l’AFA dans ses missions essaie de mesurer de manière un peu scientifique ce que représente la corruption.

Ce qui est important pour le Congo, comme pour d’autres pays, d’après lui, n’est pas la situation dans laquelle on est par rapport à ces indices, c’est la progression.  « A travers les propos du Premier Ministre, j’en déduis qu’il y a une volonté politique forte. C’est la condition nécessaire d’une progression, parce qu’il faut une volonté. Quand il n’y a pas de volonté, il n’y a pas de chemin, et quand il n’y a pas de chemin, il n’y a pas de résultats. Cette volonté, il faut l’entretenir. Il faut que chacun, à son niveau, contribue à la manifestation de cette volonté. Il faut que tous soient engagés dans cette mission là, c’est-à-dire tout le monde doit y contribuer. C’est un travail collectif », avait-t-il suggéré.

Ces rencontres de coopération s’inscrivent dans le but de proposer à bien des stratégies de lutte anti-corruption; ce pour la bonne gouvernance car, rappelle le président de la HALC : « Nous y travaillons et avons l’espoir que les choses vont s’améliorer dans ce secteur anticorruption, surtout que le Congo aspire à une émergence ».