Les responsables membres de la Plateforme Sous-régionale des Transporteurs et Logisticiens ont tenu une conférence de presse, vendredi 14 mai 2021 à Brazzaville, afin de protester contre la flambée des prix des denrées alimentaires et dénoncer de multiples tracasseries de racketage dont sont victimes les transporteurs sur l’axe routier Cameroun-Congo (Brazzaville-Ntam) mais également Pointe-Noire/Cabinda . Ils ont émis le vœu de rencontrer d’urgence le nouveau Premier Ministre Chef de Gouvernement en vue de trouver des solutions idoines face à cette situation chaotique qui met en péril le panier de la ménagère en République du Congo.

Depuis quelques temps, la hausse incessante des prix des denrées alimentaires est constatée sur le marché congolais ; ce qui a largement impacté l’activité des transporteurs et les ménages des populations. En sus de cela, s’ajoute les tracasseries rencontrées sur les routes par les transporteurs. Seulement, cette question qui semblait avoir été réglée fait l’objet de résurgence, faute de suivi par les autorités.

C’est dans ce cadre que Michel Sondjo, président du MEGEC a précisé que cette plateforme est un outil d’aide à la décision qui contribue à apporter un soulagement, tant soit peu, à la vie des populations.

Les ménages subissent le coût exorbitant des produits alimentaires. Par exemple, le sac d’oignons vendu auparavant à 8000fcfa l’est maintenant à 17000 fcfa ou 20.000fcfa; le sac d’haricots à 70.000 ou 75.000 fcfa est passé à 120.000fcfa; celui du Bissap à 85.000fcfa est passé à 140.000fcfa; le sac d’arachides à 65.000fcfa est vendu actuellement à 85.000fcfa, idem pour celui du gingembre.

Un vrai casse-tête pour le peuple qui souffre, à en croire Éric Malonga-Malonga, président national de l’Association Congolaise des Consommateurs (ACC) qui a indiqué : «aujourd’hui, nous souhaitons que le Gouvernement soit plus compétitif pour regarder comment alléger le panier de la ménagère parce que les populations sont en train de souffrir du jour au jour. Voilà pourquoi, on s’est retrouvé pour lancer cette alerte pour que le nouveau Gouvernement porte un accent particulier dans ce secteur. Nous attirons l’attention du nouveau Gouvernement afin qu’il pratique une gouvernance par la preuve ».

De son côté, Amadou Souley Manou, représentant des chauffeurs camerounais a évoqué quelques difficultés rencontrées par les transporteurs le long du corridor de la route partant du Cameroun jusqu’au Congo. Des tracasseries relatives à la hausse des prix de formalités au niveau des postes de contrôle, de péage, de postes de sécurité. Jadis c’était à 400.000fcfa, et maintenant à 800.000fcfa, mais aussi au lieu de déchargement des marchandises où la force publique ne cesse de racketter à tout moment. De 2017 à 2019, le trafic permettait l’entrée de 50 camions par jour sur Brazzaville ; ce qui est passée à 8 voire 10 camions par jour actuellement. Un vrai manque à gagner !

« Que le Premier Ministre, instruise son nouveau Gouvernement pour qu’il donne des instructions à la force publique de mettre de l’ordre sur toutes les routes, d’arrêter le rackettage pour que le consommateur ne subisse plus » , a souligné Éric Malonga-Malonga.

Pour Carel Cyrille Dzoundou, président des Syndicats des Transporteurs et Activités Connexes du Congo (Sytraco), par manque de suivi des décisions prises par les autorités publiques, le phénomène refait surface. D’où leur noble combat qui consiste à soumettre ces questions au Gouvernement congolais, autour d’un dialogue afin de trouver des solutions plus efficaces et remédier à tous ces maux qui minent leur secteur d’activité.

« Aujourd’hui, le phénomène touche les transporteurs, le panier de la ménagère, les entreprises de transport, les logisticiens, toute la chaîne. Voilà pourquoi, nous avons décidé d’être réunis autour de cette plate-forme qui va entamer des démarches pour rencontrer d’urgence le Gouvernement, discuter avec lui, trouver un terrain d’entente et mettre en place le mécanisme de suivi sur les routes, mettre en place une équipe technique qui va empêcher que ce phénomène puisse rebondir. Mener ce combat et éradiquer ce fléau qui gangrène nos routes avec violence » , a fait savoir, en substance, Carel Cyrille Dzoundou.