Dans le cadre de la campagne « Octobre Rose » destinée à la sensibilisation au dépistage du cancer du sein, une matinée scientifique a été organisée, le 10 octobre 2022 a Brazzaville, sous le patronage du Ministère de la Santé et de la Population. L’occasion pour les professionnels de santé, équipes médicales et invités de suivre, à travers les séries de panels, les interventions et exposés sur la question du cancer de sein, cancer du col de l’utérus au Congo, son diagnostic, sa prise en charge effective, le coût  des traitements ainsi qu’un plaidoyer à mener auprès du Gouvernement pour soigner ces malades.

Avec près de 80 % de mortalité en République du Congo, le cancer du sein et de l’utérus, est le plus meurtrier des maladies chez la femme devant celui du poumon. Détecté et pris à temps, ce cancer peut être intégralement soigné 9 fois sur 10.

La cancérologie du futur par le Pr Jean Bernard NKOUA-MBON ; Le cancer du sein : regard du gynécologue, regard de l’oncologue par le Dr NGO TEGA ; Organisation actuelle de la prise en charge des cancers du sein par le Dr E. NDOUNGA ; Organisation de lutte contre le cancer du col de l’utérus au Congo par le Dr Y. MABIALA ; Conférence Impact du Programme National de Lutte contre le Cancer au Congo sur le vécu quotidien des praticiens par le Pr J. NSONDE-MALANDA ; Cancer du sein à Makélékélé par le Dr Bab Salam NGOUAKA ; Cancer du sein à l’Hôpital Militaire par le Médecin Lt Colonel S. MOUBIÉ ; Cancer du sein à l’Hôpital de Talangaï par le Dr H. NDINGA…ont été les thématiques abordées.

 « A travers le Programme National de Lutte contre le Cancer, nous allons porter le plaidoyer pour que l’Etat nous aide à soigner ces malades parce que la prise en charge des patientes porteuses de cancer coûte énormément chère. Il faut que l’Etat rende disponible les médicaments et les examens à faire. C’est le combat que nous allons mener« , Pr JB NKOUA-MBON.

Pour le Chef de service cancérologie au CHU-B, le Pr JB NKOUA-MBON, l’objectif de cette rencontre est la sensibilisation, le partage pour fédérer et mutualiser leur compétences afin de mieux gérer les malades et les porteuses du cancer du sein car « il s’agit pour nous tous de montrer notre élan commun à nous investir dans la lutte contre le cancer ; cette maladie qui fait tant de ravages dans le monde. Enjeu majeur de santé publique, le cancer du sein est aussi un défi pour la santé des femmes qui sont durement frappées par cette maladie qui en fait de nombreux morts dans notre pays. Le dépistage est primordial et donc vital. Un cancer du sein diagnostiqué tôt nécessite un traitement moins lourd. En dépistant, nous améliorons concrètement la qualité de vie des femmes prises en charge », a-t-il insisté. A cet effet, le Ministère doit se fixer des nouveaux objectifs notamment : personnaliser l’approche du dépistage sur les patients à haut risque, améliorer l’efficience du dépistage organisé, renforcer la lutte contre les inégalités d’accès et de recours au dépistage.

Sur le plan mondial, le cancer du sein est le premier incident de la femme suivi de celui du col de l’utérus avec une mortalité élevée. C’est dans ce cadre que Gilbert MOKOKI, Ministre de la Santé et de la Population a souligné que cette mortalité élevée est la cause de quatre facteurs essentiels à savoir : les stades avancés de la maladie auxquels les patientes se présentent à la première consultation, l’insuffisance des plateaux techniques, les coûts prohibitifs de la prise en charge de cette maladie dans sa globalité et surtout l’absence de stratégies efficientes des préventions des dépistages. « Pour faire face à cette situation dramatique pour nos populations, le Ministère de la Santé et de la Population s’est doté d’un Programme National de Lutte contre le cancer dont les différents axes sont la prévention, le traitement, la recherche, la formation et la réinsertion. Ils constituent des piliers incontournables pour vaincre cette pathologie », a-t-il indiqué.

Le Ministre réitère son engagement à accompagner les équipes de cancérologues et République du Congo dans la réalisation, courant ce mois, des formations à la coloscopie et l’auto- palpation des seins ainsi que la disponibilisation des coloscopes dans les centres de santé intégrés afin de permettre à ces centres les premiers contacts de s’arrimer à la stratégie de prévention et le dépistage contre le cancer, gage indéfectible pour une prise en charge efficiente de cette maladie.