A l’occasion de la Semaine des mĂ©tiers du Raphia qui se tient du 16 au 23 dĂ©cembre 2022 dans l’enceinte de l’hĂ´tel Pefaco Ă Brazzaville sous le patronage du Ministère des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Artisanat, les autoritĂ©s nationales, publiques que privĂ©es, artisans Ă©changent sur le thème principal : « Les mĂ©tiers du Raphia dans la diversification de l’économie congolaise » dont l’objectif principal reste la promotion du tissu Raphia, la valorisation de sa culture. Le 19 et le 20 dĂ©cembre, le tour Ă©tait revenu, d’un cĂ´tĂ© Ă Jacqueline Lydia MIKOLO, Ministre des Petites et Moyennes Entreprises et de l’Artisanat ainsi qu’Ă Luc Joseph OKIO, Ministre dĂ©lĂ©guĂ© auprès du Premier Ministre chargĂ© de la RĂ©formes de l’État d’animer un panel pour la circonstance. De l’autre cĂ´tĂ©, quelques acteurs de cette chaine pour dĂ©battre sur la problĂ©matique quant Ă intĂ©rioriser cette culture, la valoriser tant sur le plan national qu’international afin de diversifier l’Ă©conomie congolaise.
JOURNÉE DU 19 DÉCEMBRE 2022
Lors du panel ministĂ©riel sur “ la gestion durable, la pĂ©rennisation du tissu Raphia et mise en valeur de sa chaine ”, les deux (02) Ministres , devant tant d’invitĂ©s, ont expliquĂ© ce qu’est ce tissu, son origine datant de longtemps, sa technique de production, son cĂ´tĂ© traditionnel ou mystique, sa valeur (pourvoyeur d’emplois). D’oĂą l’importance de raviver l’utilitĂ© de ce tissu, tout en incluant les mĂ©canismes pour pouvoir l’intĂ©grer dans la gestion durable, de le cultiver dans le vĂ©cu quotidien des congolais. Un partage de connaissances a Ă©tĂ© fait sur le processus de sa fabrication depuis le palmier Ă Raphia jusqu’au tissu portĂ© ou utilisĂ© Ă diffĂ©rentes occasions.
« Nous devons valoriser le Raphia, faire de ce tissu qu’est nĂ´tre, notre patrimoine. En faire, dans le cadre de nos relations avec les institutions internationales, une indication gĂ©ographique, notre identitĂ© culturelle, une vitrine culturelle. Cela, je pense, permettra aussi de dĂ©velopper notre Ă©conomie. Les jeunes doivent donc s’intĂ©resser Ă cette partie de notre culture », a dit Luc Joseph OKIO encourageant la jeunesse Ă se l’approprier.
De son cĂ´tĂ©, la Ministre des PMEA, est allĂ©e dans le mĂŞme sens en confiant que le souhait est que les congolais s’approprient ce tissu qui leur appartient et qu’ils puissent le valoriser.
« La production du Raphia va donner de l’emploi. Aux jeunes, aux femmes, je leur dit que c’est une mine d’emplois qui permettra de sortir du chĂ´mage », a-t-elle avouĂ©.
Ces Ă©changes ont Ă©tĂ© aussi l’occasion de recueillir idĂ©es, avis et suggestions des participants, acteurs de du secteur , tenant compte de leurs rĂ©alitĂ©s et besoins sur le terrain. Ce qui leur permettra d’adresser au Premier Ministre, Chef du Gouvernement un mĂ©morandum ; une sorte de plaidoyer pour parler d’une seule voix et donc de proposer un projet concret sur la promotion du Raphia.
« L’engagement que nous prenons pour la production du Raphia, n’est pas un caprice, mais une volontĂ© ferme du Gouvernement Ă valoriser ce produit, surtout la chaine de production, de la culture du Raphia jusqu’au produit fini », a ajoutĂ© la Ministre des PMEA.
Après les Ă©changes, s’en est suivie une visite guidĂ©e qui a connu la participation du Premier Ministre, Chef du Gouvernement Anatole Colline MAKOSSO qui n’a pas manquĂ© de dire que « le Raphia est un Ă©lĂ©ment dĂ©terminant de notre culture. L’artisanat est un secteur important de dĂ©veloppement et diversification Ă©conomique, de production de richesses ».
JOURNÉE DU 20 DÉCEMBRE 2022
Le Directeur GĂ©nĂ©ral de l’Agence Congolaise Pour la CrĂ©ation des Entreprises (ACPCE), Dieu-merci Emeriand KIBANGOU, l’enseignant-chercheur Ă l’UniversitĂ© Marie NGOUABI , Dr Jean Chrios MOUKALA et Jonas HOUTOU ont Ă©difiĂ© les participants sur “ les actions d’encadrement axĂ©es sur la chaine de valeur du Raphia ”. Le premier paneliste a parlĂ© du rĂ´le de l’Etat qui consiste Ă accompagner les acteurs de la filière Raphia appelĂ©s, par ailleurs, Ă se structurer conformĂ©ment aux lois et règlements de la RĂ©publique, Ă amĂ©liorer davantage leurs produits et Ă acquĂ©rir une nouvelle technologie. Le Raphia qui, jusqu’Ă nos jours, a encore un caractère totalement traditionnel. Or, pour en faire une chaine de valeur , a rappelĂ© le second paneliste, il faut en faire un produit fini, bien Ă©laborĂ© et manufacturĂ©, qui va conquĂ©rir, non seulement le marchĂ© national mais aussi international.
Quelques jeunes ayant rĂ©pondu prĂ©sent Ă cette rencontre ont dit leur satisfaction quant Ă la qualitĂ© du dĂ©bat. « J’ai apprĂ©ciĂ© cette initiative qui parle du Raphia que nous sommes censĂ©s connaĂ®tre au prĂ©alable, ça fait partie de notre histoire et culture. Cela va conduire Ă©galement Ă promouvoir ce tissu Ă l’extĂ©rieur du Congo ». C’est une bonne chose de dĂ©couvrir autant de produits conçus par les artisans Ă base du Raphia. Seulement, « ce n’est pas facile d’avoir ou de se procurer cette matière. Pour pouvoir faire plusieurs crĂ©ations, il va falloir se rapprocher des personnes qui s’y connaissent vraiment », ont-ils annoncĂ©.
Ce 21 dĂ©cembre , d’autres cadres et acteurs ont animĂ© un panel sur “ l’urgence du reboisement du palmier Ă raphia et mise en place du projet sur les centres de production et de transformation du raphia ”, suivie de la visite du parc d’exposition-vente et dĂ©monstration des tisserands Ă l’Ĺ“uvre. A la clĂ´ture de cette semaine des mĂ©tiers du Raphia le 23 dĂ©cembre, d’autres surprises sont prĂ©vues.