Les cadres et agents de la Haute Autorité de Lutte contre la Corruption (HALC) en collaboration avec le Ministère du Contrôle d’Etat et de la lutte contre les antivaleurs prennent part, ce 29 décembre 2022 à Brazzaville, avec l’appui financier du Haut Commissariat des Nations-Unies aux Droits de l’Homme (HCNUDH), à une session d’information sur les droits humains et la lutte contre la corruption. La présente session s’inscrit dans dans le but d’améliorer les connaissances de ces cadres tant sur les droits de l’homme, que sur l’évaluation des politiques publiques pour renforcer la lutte contre la corruption.

La corruption freine le progrès vers l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD). Depuis plus d’une décennie, au Congo, la corruption est reconnue comme un des fléaux qui gangrènent la société et handicape considérablement son développement. Tout au long de la journée, l’accent a été mis sur des échanges interactifs pour permettre la mutualisation des connaissances. Les participants ont d’abord suivi des exposés introductif faits par les experts des Nations-Unies. Ensuite, un partage d’expérience et de connaissances sur sur les questions abordées : “ Échanges sur les règles et le programme de la session ; Engagement du Congo en matière des droits humains et lutte contre la corruption: enjeux et perspectives ; L’approche basée sur les droits humains et lutte contre la corruption ; Evaluation des politiques publiques et lutte contre la corruption ; Exploration des pistes de réflexion sur les approches adoptées pour la lutte contre la corruption…”.

La volonté de juguler la corruption au Congo se traduit entre autres , selon un expert des Nations-Unies, par la ratification de la Convention des Nations-Unies contre la corruption et la Convention de l’Union Africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption. Le Congo a mis à jour sa législation anticorruption.

« Cette session d’information vient à point pour démontrer qu’il y a bel et bien un lien entre les droits humains et la corruption. Il convient donc d’inscrire la lutte contre la corruption dans la perspective des droits humains. L’évaluation des politiques publiques devrait permettre de promouvoir la transparence, la responsabilité et la redevabilité qui sont indispensables pour lutter contre la corruption. Le Système des Nations-Unies réitère son engagement à accompagner le Gouvernement congolais dans ses efforts à lutter contre ce fléau en vue d’atteindre les Objectifs de Développement Durable à l’horizon 2030. Toutes les agences du Système des Nations-Unies continuerons à soutenir les efforts du Congo pour améliorer les cadres légaux et institutionnels de prévention et de lutte contre la corruption », a expliqué le Coordonnateur résident par intérim, Dr Lucien MANGA.

Pour le Président de la HALC, Emmanuel OLLITA ONDONGO, la lutte contre la corruption et la question des droits de l’homme visent un seul et même objectif: celui d’améliorer la situation des personnes et le fonctionnement des Etats.

« La HALC est plus que déterminée à intensifier la lutte contre la corruption. Pour atteindre l’émergence du Congo, tant attendue, il nous faut changer nos comportements et nous détacher définitivement de la culture du gain facile, laquelle favorise l’enracinement de la corruption et d’autre antivaleurs dans notre pays. Cet atelier de formation est pour nous, un important rendez-vous du savoir car les échanges seront riches d’enseignement pour les participants », a-t-il souligné.

La HALC est en phase de préparer une stratégie de lutte contre la corruption au Congo , précise Françoise MIANDA, Conseillère principale au Haut Commissariat aux Droits de l’homme. Cette formation, ajoute-elle, était une sensibilisation pour leur montrer quel est l’impact négatif de la corruption sur les droits humains et surtout une approche basée sur les droits humains, pour faire en sorte que la HALC développe sa stratégie en tenant compte des plus faibles mais aussi des normes internationales et recommandations qui ont été émises par les mécanismes onusiens des droits de l’homme notamment l’Examen Périodique Universel au Congo.

Pour Carine Ella MOMBELE, agent de la HALC, ils ont été édifiés sur les détenteurs des obligations, tout en précisant que la lutte contre la corruption que la corruption soit l’affaire de tous. « On nous a parlé des méthodes que nous devons mettre en application pour que ce fléau soit éradiqué du Congo; des conséquences qui peuvent endurer la corruption si ce fléau n’est pas combattu de manière conséquente. Nous avons aussi pris connaissance des causes qui font que la corruption, aujourd’hui, prenne de l’ampleur. Ce qui nous permettra d’ailleurs, à travers ses causes, d’attaquer ce fléau », a-t-elle fait savoir.

La lutte contre ce fléau fait partie des priorités nationales et se retrouve au cœur des revendications sociales de la population et des actions de plaidoyer des Organisations de la société civile, du secteur privé ainsi que des Partenariats Techniques et Financiers. La création d’institutions anticorruption et l’implication de la société civile contribuent à améliorer la visibilité citoyenne sur l’utilisation des fonds publics.