L’humanité commémore le 23 juin, de chaque année, la Journée internationale des veuves. Au plan international, elle a été placée sous le thème « Des femmes invisibles aux problèmes invisibles » et au Congo sous le thème « Sauvons les femmes des rites humiliants et dégradants de veuvage en cette période de Covid-19 ». A cette occasion, la Ministre de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement Inès Nefer Bertille Ingani interpelle l’ensemble des acteurs à mener plus d’actions à tous les niveaux pour une meilleure protection des droits des veuves et dit “Non aux rites de veuvage humiliants et dégradants”.

La situation des veuves au Congo est encore caractérisée par une marginalisation et une violation flagrante des droits ainsi que ceux de leurs enfants.

Devant ses collègues de la justice, des affaires sociales, du Coordonnateur du Système des Nations-Unies, des veuves et autres personnalités, Inès Nefer Bertille Ingani, Ministre de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, a déploré la vulnérabilité de la veuve et même de l’orphelin suite aux violences (physiques, morales, psychologiques aux conséquences multiples) que subissent encore ces femmes, malgré des efforts fournis par les pouvoirs publics, les partenaires au développement et les organisations de la société civile.

Au cours de la célébration, quelques veuves ont témoigné quant aux situations difficiles auxquelles elles sont confrontées. Violences ayant des impacts souvent négatifs sur leur vie ainsi que celle de leur enfant ce, au mépris des valeurs qui font de la famille un soutien social et économique pour chaque individu.
Inès Nefer Bertille Ingani, Ministre de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement
« Cette célébration est une opportunité pour réaffirmer notre volonté de respecter les engagements pris au niveau international afin de mettre fin à la marginalisation, la maltraitance dont sont victimes les veuves lors du décès du conjoint. Cette célébration constitue une interpellation pour plus d’action à mener à tous les niveaux pour une meilleure protection des droits de la femme en général et ceux des veuves en particulier. Il est temps pour nous de mettre fin à cette forme de non-assistance à personne en danger. Notre indifférence et notre silence face à ces actes constituent des antivaleurs. Non aux rites de veuvage humiliants et dégradants, oui à la reconnaissance par tous des droits de la veuve ! » , a dit Inès Nefer Bertille Ingani, après avoir exprimé, au nom du Gouvernement Congolais, une une pensée particulière en faveur de toutes les femmes devenues veuves du fait de la pandémie tout en leur exprimant un soutien moral et indéfectible.

C’est dans ce cadre que le Gouvernement de la République s’attelle à renforcer l’arsenal juridique national par l’élaboration et la révision des textes ( avant-projet de loi portant code des personnes et de la famille, avant-projet de loi portant code pénal, avant-projet de loi portant code de procédure pénale, avant- projet de loi portant code civil) pour une meilleure prise en charge juridique des femmes et enfants.
Protection et soutien aux veuves : vers la création d’une Task Force pour signaler les abus

Pour la Ministre de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, « il est temps pour tous de mettre fin à cette forme de « non-assistance à personne en danger ». D’où, selon elle, il est nécessaire de solliciter l’implication de tous, à tous les niveaux, surtout celle des leaders communautaires et chefs religieux dans la sensibilisation sur les droits de la femme en général et ceux des veuves en particulier, afin d’éviter aux générations futures ces actes de barbarie qui n’honorent point la République du Congo.


« Il est demandé aux veuves de ne plus avoir peur, de signaler ce genre de comportements inciviques dans leur milieu respectif en se rapprochant soit de notre ministère, celui de la justice ou autres institutions y relatives. Nous allons créer une Task Force où il y aura des personnes pour les orienter à mieux passer leur veuvage en toute quiétude car ces actes ne sont plus acceptables et tolérables au 21è siècle »
, a-t-elle estimé.

Avant l’intervention de la Ministre Ingani, le Coordonnateur du Système des Nations-Unies, Chris Mburu a cité les propos du SG de l’ONU M. Antonio Guterres à cette occasion qui soulignent : « En cette journée internationale des veuves, réaffirmons notre détermination à soutenir toutes les veuves, quels que soient leur âge, le lieu où elles vivent ou leur situation juridique, et à faire en sorte qu’elles ne soient ni abandonnées ni laissées pour compte ».

L’institution de la Journée Internationale des Veuves (JIV) , par l’Assemblée Générale des Nations-Unies le 21 décembre 2010, résulte d’un plaidoyer entrepris par la Première Dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, par l’entremise de la diplomatie gabonaise.