Mesdames et messieurs,   

Chères sœurs d’Afrique,

En ce jour solennel où la communauté africaine célèbre le 59ème anniversaire de la création de l’Organisation Panafricaine des Femmes (OPF) et le 47ème anniversaire de la Journée Panafricaine de la Femme, le Gouvernement de la République du Congo par ma voix, réitère son engagement et son adhésion aux idéaux de cette célébration de si grande portée historique. 

Pour rappel, c’est depuis le congrès de la Fédération Internationale Démocratique des Femmes, (FIDF), tenue à Vienne en Autriche en mai 1958, que les femmes d’Afrique avaient exprimé le besoin de s’unir pour créer une organisation continentale.  

A cet effet, sous le leadership de la militante féministe Aoua KEÏTA, première député du Mali, la première organisation des femmes africaines appelée « Conférence des Femmes Africaines » (CFA) a été mise en place le 31 juillet 1962, à Dar Es Salam en Tanganyika, actuelle TANZANIE. 

Devenue Organisation Panafricaine des Femmes, le 31 juillet 1974 au congrès de Dakar au Sénégal, cette organisation mérite une attention particulière. 

Aussi, parce qu’elle traduit indéniablement l’engagement des femmes africaines à s’unir, au-delà des clivages culturels, ethniques et linguistiques pour une cause commune à savoir : l’équité homme- femme. Dès lors, la présente célébration nous offre l’opportunité de rendre solennellement un vibrant hommage à la clairvoyance de nos braves mères qui ont adhérées à cette organisation.

Mesdames et messieurs,

Chères sœurs d’Afrique,

La Journée Panafricaine de la Femme (JPF), très peu connue dans notre société, revêt à nos yeux, une importance particulière en ce sens qu’elle marque le point de départ de la consolidation des droits humains acquis et la lutte contre la discrimination sexiste et raciale.

Dédiée aux héroïnes Africaines pour leur rôle crucial dans la libération du Continent du joug de l’esclavage, de la colonisation, de l’apartheid, et pour leurs contributions à la conquête de la liberté, du développement, de la paix et de la promotion de l’équité genre, cette célébration est une opportunité pour inviter une fois de plus, les femmes africaines ainsi que les organisations féminines à travers le continent, à continuer d’agir au quotidien pour changer les conditions de la femme africaine.

Chères sœurs d’Afrique,

Chères sœurs congolaises,

En sa qualité d’Agence spécialisée de l’Union Africaine, l’Organisation Panafricaine des Femmes (OPF) joue un rôle essentiel dans la promotion de l’intégration de l’égalité homme-femme et plus particulièrement de l’inclusion des femmes dans les processus décisionnels. Grace à elle, l’Union Africaine a adopté plusieurs instruments destinés à apporter une promotion et une protection saines à la gente féminine, à l’instar :

  •  Du protocole à la charte africaine des droits des peuples relatifs aux droits des femmes en Afrique, communément appelé « Protocole de Maputo », adopté le 11 Juillet 2003 et entrée en vigueur en 2005 ;
  • De la déclaration solennelle sur l’égalité de genre en Afrique, adoptée en Juillet 2004 par les Chefs d’États et de Gouvernements des États membres de l’Union Africaine ; 
  • De La charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, adoptée le 30 Janvier 2007.

Par ailleurs, plusieurs Etats ont inscrit le principe de l’égalité homme-femme dans leurs Constitutions.

A ce titre, l’accès des femmes aux postes de haute responsabilité a connu un essor considérable ces dernières décennies avec entre autres ; des femmes Chefs d’Etats et de Gouvernements, Présidentes de Parlement, Ministres, Chefs d’entreprises, etc…, même si beaucoup reste encore à faire.

Mesdames et messieurs,

Chères sœurs d’Afrique, 

Le thème régional retenu pour cette importante commémoration est : « inclusion financière des femmes, défis et opportunités ».

Ce thème reflète la détermination du continent africain à renforcer les efforts et les mécanismes vers une émancipation complète des femmes. Aussi, il s’intègre parfaitement et harmonieusement dans la vision des Agendas 2030 des Nations Unies et 2063 de l’Union Africaine qui, tous les deux, reconnaissent la place primordiale de l’inclusion financière, comme condition sine qua none d’un développement durable.

Qu’elles travaillent à la maison ou à l’extérieur, qu’elles soient employées ou autonomes, les femmes ont grandement besoin de l’inclusion financière qui leur permet de renforcer leurs capacités à accumuler des biens, à générer des revenus, à gérer les risques financiers et à participer pleinement à leur développement socioéconomique. Cependant, à elles seules, l’inclusion financière n’entraine pas l’équité genre. C’est seulement avec un accès égal à toute la gamme des services financiers basés sur les besoins, que les femmes réussiront leur pleine autonomisation pour un développement inclusif.

Au niveau national tenant compte de la persistance de la pandémie à coronavirus, notre thème national est: « femmes congolaises, femmes africaines, mobilisons-nous pour la vaccination contre la COVID-19 ».

Ainsi, face à la propagation du virus et de ses variants, les femmes sont les plus touchées par les impacts socioéconomiques engendrés par la pandémie de Covid-19, du fait de leur surreprésentation dans les métiers les plus précaires et trop souvent peu valorisés.  

Aujourd’hui, plus que jamais, l’expérience des épidémies passées nous a montré l’importance d’intégrer la dimension genre dans les efforts de riposte à une pandémie. Le combat des premières dames dans la lutte contre le VIH/SIDA et la drépanocytose avec Madame Antoinette SASSOU NGUESSO, Présidente de l’Organisation des Premières Dames d’Afrique pour le Développement (OPDAD), en est une illustration. 

A cet effet, il est donc primordial, pour vaincre cette crise sanitaire dont la vaccination est l’arme la plus sûre, d’intégrer la dimension genre dans les mesures de riposte pour une mobilisation inclusive autour de la vaccination contre la covid-19. Ceci, dans le but de parvenir à une adhésion massive de la population pour atteindre une immunité collective. 

Pour cela, à toutes les femmes, mères de famille, sœurs, filles, épouses, des zones urbaines et rurales, approprions-nous le combat contre cette pandémie. Ceci, en mobilisant notre entourage sur l’intérêt de se faire vacciner et d’assurer la protection de nos populations. 

Chères femmes,

Chères sœurs,

En dépit de toutes les avancées observées, le chemin à parcourir reste encore long. « L’égalité des sexes disait KOFFI Annan est plus qu’un objectif en soi. C’est une condition préalable pour relever le défi de la réduction de la pauvreté, de la promotion du développement durable et de la bonne gouvernance ».

Ainsi, Je ne saurai terminer mon propos sans témoigner ma reconnaissance à la mémoire de toutes les figures féminines emblématiques qui ont contribué à la lutte pour la libération et le développement de notre continent. A cette même occasion, je rends un vibrant et solennel hommage à Son Excellence Monsieur Denis SASSOU NGUESSO, Président de la République, Chef de l’État pour son combat perpétuel pour la paix et la stabilité en Afrique en général et dans notre Pays en particulier.

Vive l’Afrique !

Vive la République du Congo !

Ministre de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Inès Bertille Nefer Ingani.