Le verdict portant sur l’affaire d’un présumé trafiquant de quatre-vingt-quatorze (94) perroquets gris du Gabon, interpellé le 09 février dernier à Oyo, dans le Département de la Cuvette, sera rendu ce 24 mars au Tribunal de Grande Instance de cette localité.   

Le présumé délinquant faunique avait été pris en flagrant délit de détention, circulation et tentative de commercialisation de perroquets gris du Gabon, animaux intégralement protégés. L’interpellation avait été réalisée par les éléments de la Section de Recherche Judiciaire de Région de Gendarmerie d’Owando et d’Oyo ainsi que les agents de la Direction Départementale de l’Economie Forestière de la Cuvette avec l’appui technique du PALF (Projet d’Appui à l’Application de la Loi sur la Faune Sauvage).

Les 94 perroquets gris du Gabon avaient été capturés dans des forêts des villages environnants de la communauté urbaine de Mossaka, avant d’être placés dans des bidons de vingt-cinq litres et transportés par pirogue sur le fleuve Congo et la rivière Alima jusqu’à Oyo avec pour objectif de les vendre.

Soleil, privation de liberté, mauvais traitement ont été entre autres problèmes rencontrés par ces animaux pendant cette période, alors qu’ils auraient dû s’émanciper sur des milliers de kilomètres dans la nature. Trois des quatre-vingt-quatorze avaient été trouvés morts juste après cette saisie. Huit perroquets supplémentaires sont décédés dans les jours qui ont suivi la saisie. Les mauvaises conditions de détention et transport infligées par cet individu seraient les causes de cette perte.

Les perroquets gris du Gabon saisis avaient été confiés à la Réserve de Tchimpounga dans le Département du Kouilou où ils ont reçu les soins appropriés de l’équipe de vétérinaires de l’Institut Jane GOODALL. Cela prendra néanmoins encore plusieurs mois de soins avant qu’ils puissent retrouver leur liberté. En effet, les trafiquants coupent notamment les plumes des perroquets pour les empêcher de voler et celles-ci prennent à elles seules plusieurs mois pour repousser.

Le présumé trafiquant lui, lors de la première audience portant sur cette affaire, tenue le 24 février dernier au Tribunal de Grande Instance d’Oyo, a reconnu les faits qui lui sont reprochés. Il risque une peine allant jusqu’à cinq (5) ans d’emprisonnement ferme et d’une amende allant jusqu’à cinq millions (5.000.000) de FCFA conformément à la loi.

Les animaux sauvages ne sont pas un moyen de divertissement et ne devraient pas être des animaux de compagnie. Ils peuvent être porteurs de maladies contagieuses à l’homme et vice versa. Il est important de ne pas capturer, abattre, blesser ou de détenir ce genre d’animaux proche de sa famille.

Le Congo, qui s’est engagé à protéger ses espèces animales en voie d’extinction, reste vigilant et sanctionne tous ceux qui entravent la loi en matière de protection de la faune sauvage. Dans ce sens, un grand travail est régulièrement accompli par les autorités.

Ainsi, la capture, la détention, la circulation et le commerce du perroquet gris du Gabon sur l’ensemble du territoire national est strictement interdit. En rappel, depuis fin novembre 2021, un total de six présumés trafiquants de perroquets gris du Gabon ont été interpellés et vont devoir répondre de leurs actes devant la justice congolaise.