L’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture (ACAT) au Congo et la Fédération Internationale des ACAT (FIACAT) ont célébré en différé , la journée internationale des droits humains, le 14 décembre 2022 à Brazzaville sous le thème « La stratégie de vulgarisation du Code pénitentiaire congolais ». L’occasion était tout indiqué, pour ces organisations , de mettre à la disposition de quelques acteurs de la société civile, du personnel judiciaire et pénitentiaire, des acteurs étatiques et institutionnels, des agents de police, des acteurs de médias réunis, des éléments en vue d’identifier des pistes de vulgarisation du Code pénitentiaire congolais pour son appropriation.

L’année 2022 a été marquée par une avancée déterminante dans le cadre de la réforme du secteur pénitentiaire avec l’adoption et la promulgation le 20 avril 2022 de la Loi n° 10-22 portant Code pénitentiaire en République du Congo.

Pour vulgariser le Code pénitentiaire l’ACAT  Congo estime qu’il est nécessaire de s’appuyer sur les médias comme la télévision, la radio, les médias en ligne et la presse écrite puisqu’ils sont à la base de l’information et de la formation de l’opinion publique mais également de la désinformation. « Les médias permettent de diffuser rapidement l’information en français, en langue nationale et permettent de toucher les zones reculés du pays. Ils sont des canaux privilégiés pour promouvoir certaines problématiques et de sensibiliser une grande partie de la population congolaise. S’il pouvait se saisir de la Loi n° 10-22 du 20 avril 2022 portant Code pénitentiaire en République du Congo soyez-en sûr, estime Christian LOUBASSOU, mieux ça ira et que le citoyen lambda sera plus sensibilisé sur les droits des détenus. C’est ainsi que les journalistes et les intervenants de la chaine pénale, poursuit-il, doivent s’approprier cette Loi afin de la sensibiliser davantage.

Pour sensibiliser à l’abolition de la peine de mort grâce aux médias, le conférencier a souligné qu’il faut être davantage présents sur la scène médiatique pour parler de ce sujet. Ce qui pourrait être une occasion pour les Organisations de la Société Civile (OSC) de profiter des espaces (rubriques et émissions programmes) consacrés aux droits de l’homme ; de travailler avec les radios communautaires ; de favoriser la mise en place d’un réseau de journalistes sensibilisés sur la peine de mort afin qu’il soit un relais pour partager les arguments en faveur de l’abolition avec les membres de leurs médias respectifs  et la population.

« Cette Loi a le mérite d’apporter des innovations en faveur de l’humanisation, des détentions, de l’amélioration des conditions de détention et de la lutte contre la torture en milieu carcéral. En raison de sa récente adoption, cette loi censée révolutionner la vie dans les prisons congolaises, n’est malheureusement pas encore bien connue des praticiens et acteurs intervenant dans le milieu pénitentiaire, voire de la chaine pénale ; cela impacte négativement son effectivité et réduit sa portée. C’est une bonne chose que le Gouvernement ait pris cette loi mais il faudrait qu’il se donne les moyens de la mettre en application », a conclu le Président de l’ACAT Congo, Christian LOUBASSOU.

La Journée des droits de l’homme est célébrée chaque année le 10 décembre, jour anniversaire de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de la Déclaration universelle des droits de l’homme en 1948.