Dans le cadre de la campagne de distribution des Moustiquaires Imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA) qui sera lancée en novembre à Brazzaville, l’agence internationale d’aide humanitaire Catholic Relief Services (CRS) au Congo qui en est le bénéficiaire principal pour la mise en œuvre, a réuni le 13 octobre les autorités politico-administratives, leaders religieux, responsables coutumiers et traditionnels et leaders communautaires pour les exhorter à jouer leur partition dans la mobilisation sociale quant à susciter une adhésion générale des populations. A travers cette distribution, l’objectif étant de contribuer à réduire de moitié la morbidité et la mortalité liées au paludisme dans la population du Congo d’ici à 2023.

 En République du Congo, le paludisme demeure un véritable problème de santé publique. Toutes les populations sont exposées à la maladie, les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes étant les plus vulnérables. Le paludisme, au Congo est la première cause des consultations avec 69,8%, d’hospitalisation avec 64,8% et de mortalité 18,4 %. Pour les moins de 5 ans, cette maladie représente 52,8% des causes de consultation externe, 44,1% des causes d’hospitalisations et 28% des causes de décès au niveau des hôpitaux.

 C’est ainsi que les interventions prioritaires susceptibles d’avoir un impact direct sur la morbidité et la mortalité palustre, selon le Représentant du ministère de la Santé et de la Population sont : la distribution gratuite de la Moustiquaire Imprégnée à Longue Durée d’Action (MILDA) à tous les ménages du Congo, y compris la distribution de routine chez les femmes enceintes et les enfants de moins d’un an ; la prise en charge gratuite du traitement du paludisme chez la femme enceinte et de l’enfant de moins de 15 ans, le renforcement du système de santé portant sur le système d’information sanitaire, la gestion des médicaments et des produits de santé, la santé communautaire et le laboratoire ; l’amélioration de la qualité de la prise en charge des cas de paludisme et la prévention du paludisme…

« Nous avons opté pour une distribution de porte-à-porte. Les acteurs vont passer dans les ménages, recenser et identifier le nombre de moustiquaires à distribuer dans chaque ménage », a expliqué le Dr Jean-Mermoz YOUNDOUKA, directeur du Programme National de Lutte contre le Paludisme. C’est pourquoi les partenaires techniques et financiers (secteur étatique, privé, ONG nationales et internationales, représentations diplomatiques) sont appelés à s’engager.

 Le Secrétaire de la Préfecture Bonsang OKO LETCHAUD, remerciant tous les partenaires techniques et financiers, à l’instar du Fonds Mondial (Global Fund) en partenariat avec CRS, a lu, au nom du Préfet de Brazzaville, l’acte d’engagement pour la campagne de distribution des MILDA au terme d’une réunion de plaidoyer : « … vu l’ampleur des décès liés au paludisme et de l’exposition de toute la communauté à la maladie; vu les conséquences désastreuses que provoque le paludisme en occasionnant des retards scolaires et impactant sur le développement socio-économique du pays et tenant compte des engagements pris par le Gouvernement de la République du Congo au Sommet de l’Union Africaine à l’horizon 2030, nous nous engageons, au nom de tous les autorités locales du département de Brazzaville à contribuer pour l’amélioration de l’état de santé de la population de Brazzaville en ce qui concerne la lutte contre le paludisme et singulièrement la campagne de sensibilisation gratuite de masse des MILDA ».

La campagne de distribution des MILDA permettra à au moins 90% aux ménages congolais d’y avoir accès, à moins 80% de la population congolaise de dormir sous une Moustiquaire Imprégnée à Longue Durée d’Action. Une feuille de route pour le suivi des engagements pris par les différents acteurs concernés sera élaboré.