Après les dernières éditions organisées dans la ville capitale de la République du Congo, Quality Day 3 est célébrée cette année du 24 au 25 novembre dans la ville océane sous le thème « La Qualité de l’alimentation au Congo ». Initiée par l’Université des Connaissances Africaines (UCA) que préside Patrice PASSY, cette édition 2022, tenue sous le patronage de la Maire de la ville de Pointe-Noire Evelyne TCHICTHELLE, est pour les professionnels impliqués dans le secteur de la qualité des aliments, l’occasion d’échanger avec les populations, de les édifier, de les sensibiliser et même de les interpeller sur l’importance que revêt la qualité dans leur vécu quotidien, les risques que présente la mauvaise alimentation sur la santé ainsi qu’à faire connaitre les solutions et les bonnes pratiques qui participent à l’amélioration continue et la performance en République du Congo. D’où « l’appel à la conscience et démarche collective qui vise à créer une dynamique nationale autour la qualité de l’alimentation au Congo puisque l’idéal est de concevoir de nouveaux paradigmes et d’apporter des solutions aux préoccupations des consommateurs congolais ». 

Dans le domaine alimentaire, la qualité est d’abord associée au domaine sanitaire. Un aliment de qualité est celui qui ne rend pas malade. Aujourd’hui encore, la qualité sanitaire des aliments est au cœur des inquiétudes des consommateurs. 

 « La qualité doit être aussi une obligation, c’est-à-dire capable de répondre aux enjeux stratégiques d’aujourd’hui et de demain. L’un des enjeux stratégiques de notre pays est la qualité de l’alimentation des Congolais. La qualité de l’alimentation des Congolais n’est pas un accident, elle sera toujours le résultat d’un effort intelligent et collectif de tous les Congolais. L’amélioration continue qu’elle exige est de ce fait, le carburant de la qualité des acteurs de ce secteur d’activité. Si se nourrir est une nécessité, produire la qualité d’une bonne alimentation ne doit pas être un combat, mais un effort collectif et permanent autour duquel nous bâtissons une dynamique : LA QUALITÉ », a expliqué Patrice PASSY qui s’interroge suite aux multiples constats faits parce que, estime-t-il, le tsunami inflationniste est absolument critique pour les entreprises et les consommateurs congolais.

 Au programme des deux (02) jours, une présentation du concours général de la Qualité ; le lancement des Etats généraux de la Qualité de l’Alimentation ; la remise de différents trophées Qualité pour les entreprises, les administrations publiques et les collectivités territoriales qui se sont distinguées par la mise en place d’une démarche qualité exemplaire, etc. 

« Il s’agit ici non seulement de promouvoir les actions congolaises entreprises dans ce sens. C’est également l’occasion de leur offrir un moyen d’auto-évaluation de leurs performances en matière de qualité et d’identification de leurs axes de progrès », indique-t-il.  

La Maire de Pointe-Noire, saluant cette noble initiative de l’organisateur, rappelle que « ces journées de la qualité permettront d’améliorer quantitativement et qualitativement notre système évolutif alimentaire, tout autant qu’elles aideront les consommateurs que nous sommes à nous prévenir de toute sorte de pathologies, étant entendu que la santé de tous et de chacun se trouve dans son assiette. Nous allons accompagner ce genre d’échanges pour qu’ensemble nous puissions informer les populations sur l’importance de la qualité de l’alimentation ».

 La première journée, après la session d’ouverture, diverses personnalités évoluant dans le secteur public et privé se sont prêtés à une série de présentations et communications en panels sur plusieurs thématiques : « L’alimentation est notre médecine » ; « Mise en place d’une démarche qualité : contrainte ou opportunité dans les hôpitaux ? ; « Comment améliorer la qualité de connaissance et l’information sur l’alimentation ? » ; « Quels sont les  critères de qualité d’un aliment ? » ; « Construction, distribution et évaluation endo-exogène de la qualité de l’alimentation au Congo » ;  » Rôle des laboratoires de contrôle de la qualité dans la sécurité alimentaire » ; « Le respect de la réglementation et des normes, garantie de la sécurité alimentaire » ; « Les effets de la qualité sur l’alimentation » ; « La qualité nutritionnelle, grande absente des débats sur l’alimentation au Congo » ; « Que mangent nos enfants ?  » ; « L’importance de la qualité de l’alimentation pour le corps ».  

Echanges en panels : des éclaircissements apportés tenant compte des faiblesses, atouts et perspectives…

 Abordant la question de l’amélioration de la qualité, souvent méconnu des populations, le Médecin généraliste à l’Hôpital de Ngoyo, Dr Dias OKOMBI a souligné qu’il est nécessaire de conscientiser les populations sur la qualité des aliments parce qu’il faut manger sain pour pouvoir préserver son capital vital et sa santé. Même son de cloche pour Churchill Dickson POBA, Qualiticien DB CONSEILS-Paris qui a évoqué deux (02) types de choix de la qualité de l’alimentation que doivent faire les congolais à savoir : le choix qui relève de la pensée ou sur le besoin de la personne assorti de conséquences et le choix qui concerne l’objectif de la qualité (choisir un aliment en rapport avec la santé du consommateur). Il a également édifié les entreprises sur le respect de la norme ISO 22000, ISO 22002-4 de la Réglementation du codex alimentarius dont le Congo est membre depuis 1971.

Le président de l’association congolaise des Consommateurs, Éric Gelase Billy Malonga-Malonga, déplore l’attitude des pouvoirs publics malgré de nombreuses interpellation et sollicite, à cet effet, plus d’efforts du Gouvernement dans la surveillance des produits importés qui souvent ne sont pas certifiés parce que, affirme-t-il « le policier de la consommation, c’est le consommateur lui-même ». En outre, le Pr Didier NGALEBAYE, Maître de Conférence UMNG, déclare les congolais doivent veiller sur ce qu’ils consomment et qu’il est temps que le Gouvernement congolais fasse confiance à l’expertise nationale.

« Notre pays a pour objectif d’atteindre l’autosuffisance alimentaire mais ne réussit pas encore du fait qu’il vit d’importations alimentaires. Je propose un schéma où les acteurs, les investisseurs et les organismes de financement puissent travailler en complicité et en bonne intelligence avec l’Université pour que quand quelqu’un a un projet d’investir dans un domaine agropastoral, il a le financement. Pour sécuriser l’investissement et le rentabiliser, qu’il puisse s’associer à l’université pour qu’on le conseille techniquement », ajoute-t-il à l’issue de cette premier journée.