Une importante délégation constituée des agents de GAVI (Alliance Mondiale pour les Vaccins et la Vaccination), de l’UNICEF et quelques structures, en collaboration avec le Programme Élargie de Vaccination (PEV), a réalisé le 21 mars 2024 une mission de terrain dans deux (02) structures sanitaires dans le 1er arrondissement Makélékélé à Brazzaville. Visite inscrite dans le but de s’assurer de l’effectivité de la mise en œuvre de l’approche “Mavimpi Ya Mboté – MYM” et d’apprécier les résultats obtenus jusqu’à ce jour, y compris l’impact sur les couvertures vaccinales.

En République du Congo, chaque année depuis ces trois dernières années, près de 30% des enfants de 0 à 11 mois ne reçoivent pas leurs doses de vaccins requis pour leurs âges. Ce qui est à l’origine de l’accumulation d’enfants susceptibles de contracter des maladies pour lesquelles des vaccins efficaces existent pourtant. Ces enfants sont retrouvés, pour la plupart, dans les districts sanitaires de Brazzaville et Pointe-Noire. Pour faire face à cette situation, l’UNICEF apporte son appui au Programme Elargi de Vaccination pour la mise en œuvre d’une approche innovante dénommée « MAVIMPY YA MBOTE – MYM ». Il s’agit d’une approche utilisant la vaccination comme porte d’entrée pour le renforcement de la qualité des soins de santé primaires à travers i°) la définition des normes standards de qualité, ii°) l’analyse et l’identification des lacunes à combler pour offrir des soins de qualité aux communautés, iii°) le monitorage continu des performances et iv°) la cocréation en vue de la reformulation des actions correctrices conjointes.

Le premier centre visité a été le District Sanitaire de Makélékélé. Le 2è site visité dans cet arrondissement, le Centre de Santé Intégré (CSI) de Kingouari. Avant de procéder à la visite les locaux abritant les chambres froides ; d’apprécier la rigueur dans sa gestion des vaccins et autres intrants de la vaccination, et de de s’entretenir directement avec les communautés engagées dans les interventions mises en œuvre dans le cadre de “MYM”, cette forte délégation marquée par la présence du responsable pays de GAVI, Martin MORAN, a discuté avec les équipes-cadres de ces structures sanitaires.

Satisfaction totale pour avoir recueilli d’amples informations et doléances , et pour avoir noté les résultats de l’impact de cette approche sur la couverture de la vaccination, le suivi des femmes enceintes, la qualité des accouchements, ils se sont engagés à être disponibles pour apporter des ressources additionnelles pour l’extension de l’approche MYM dans les différents centres sanitaires de Brazzaville et Pointe-Noire afin de garantir une baisse significative du nombre d’enfants non-vaccinés et insuffisamment vaccinés, et une augmentation des couvertures vaccinales pour les principaux vaccins administrés aux enfants de 0 à 11 mois en République du Congo.

« Le but de la visite, c’était pour essayer de comprendre comment la vaccination se fait et comment le système de santé au Congo peut utiliser les ressources extérieures des partenaires comme l’UNICEF, GAVI, pour améliorer la santé de tous les enfants. Donc, on voit un peu les résultats et c’est très encourageant », a-t-il souligné. Suite aux inondations à Brazzaville et à tous les problèmes de santé constatés au Congo, il était utile pour GAVI de mener cette initiative pour « avoir des approches innovantes où on essaie de renforcer le système en son entier. C’est vraiment une approche que nous soutenons et nous sommes du côté du Ministère de la Santé et de la Population, du peuple congolais et partenaires », a affirmé le responsable pays de GAVI.

Le Dr SOLIOU BADAROU, chef de section Survie et Développement de l’Enfant (DES) de l’UNICEF au Congo a précisé qu’ « au delà de vacciner les enfants, c’est plutôt la qualité de la vaccination qui est plus importante et je crois que c’est une approche qui travaille pour avoir plus de qualité pour pouvoir recuire la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans et chez les femmes ». Pour lui, ces visites de terrain permettent de s’enquérir de près de la situation car la base de l’approche, c’est d’analyser les données ensemble et de regarder quelles sont les GAP (Gestions Axées sur les Résultats).

Au micro de la presse, le Dr Lypsia Bruns BASSISSILA, Médecin chef du District Sanitaire de Makélékélé, a félicité, non seulement, cette délégation et ces partenaires techniques et financiers qui ne ménagent aucun effort pour apporter leur soutien, mais également pour avoir pris en compte leurs doléances qui permettront d’améliorer la qualité du travail fourni.

« Ils sont venus pour avoir un aperçu sur les financements déjà obtenus et ce que cela a déjà apporté. Cela sous- entend que si les résultats sont bons, ils sont prêts à continuer avec nous », a-t-elle déclaré, avant de conseiller les populations (mamans et parents) à « s’impliquer dans la vaccination et la protection des enfants hésiter, parce que vacciner un enfant , c’est aussi l’aimer et le sauver » ; une manière de les sauver en les mettant à l’abri de toute sorte d’épidémies ou maladies.

Pour ce qui est de la vaccination, l’approche est organisée autour de 3 piliers qui sont (1) l’amélioration de la gestion des vaccins et intrants de la vaccination, (2) la recherche active des enfants « 0 doses »,insuffisamment vaccinés ou non vaccinés et (3) la génération de la demande pour les services de vaccination chez les communautés desservies à travers un processus de cocréation.

Notons que l’approche a été et/ou sera en déploiement à Brazzaville et Pointe-Noire notamment à Mfilou, Djiri, Talangaï, Ouenzé, Moungali, Tié-Tié, Lumumba). Elle a été créée en l’an 2000 sous le modèle d’un partenariat public-privé mis en place au niveau mondial dans le but d’accroitre l’accès aux services de vaccination dans les pays à ressources limitées. GAVI soutien les gouvernements dans le renforcement des systèmes de santé et dans la mise en œuvre de stratégies innovantes pour que tous les enfants aient accès à des vaccins et à des services de vaccination de qualité quel que soit l’endroit où ils vivent et quel que soit leur statut social.

Crédit photo N°03: UNICEF Congo.